• L'Intervention/L'activité assistée par animal (IAA/AAA)

    Bonjour à tous, aujourd'hui je vais parler d'un projet assez particulier, c'est une pratique dont on n'entend presque jamais parlé, c'est : l'activité assistée par animal. Dans cet article, je vais vous exposer le processus, la manière dont l'idée d'intégrer le chien dans ma classe m'est venue. C'est assez "cocasse", plusieurs personnes ne m'ont pas prises au sérieux avec ce projet et ne me prennent d'ailleurs toujours pas au sérieux. Pour le moment, comme je l'ai annoncé sur ma page Facebook, je suis une formation pour que mon projet aboutisse.  Du coup, je vais vraiment tout, mais tout vous raconter : l'évolution du projet du début à maintenant (parce qu'il n'est pas encore concrétisé). 

     

    Petite définition : L'Activité Assistée par l'Animal (AAA)  

     

    Ces activités visent à améliorer la qualité de vie (le bien-être psychologique, physique et social) des personnes à travers la rencontre avec des animaux et à travers les différents jeux et activités mis en place avec celui-ci. Les animaux utilisés pour ce type d’activités sont en général des chiens.

     

    L'Intervention/L'activité assistée par animal (IAA/AAA)

    Image : Source non identifiée 

     

    L'émergence de l'idée. 

     

    L'année dernière, il y a bientôt un an pile poil d'ailleurs, j'ai souhaité adopté un deuxième chien : un petit caniche noir de taille moyenne que nous avons nommé Laïka. Laïka avait six mois lorsque nous l'avons adoptée. C'est une petite chienne hyper sociable, douce, intelligente et dynamique. Elle a très vite appris à trouver sa place. Voilà, jusque là, tout le monde il est beau, tout le monde il est heureux. J'ai tout de suite compris que cette petite chienne avait une faculté à observer et à s'adapter à chaque situation avec beaucoup d'aisance. Tous les chiens n'en sont pas capables, mon beagle entre autre. 

    De l'autre côté, je vis ma vie d'enseignante, je sors avec mes élèves et lors de nos sorties il est courant de croiser des chiens. Cette année n'y a pas échappée, nous étions en forêt et un monsieur avec un labrador brun, une femelle (très gentille d'ailleurs et heureusement) croise notre chemin. Je n'ai même pas le temps d'ouvrir la bouche que j'ai deux gamins qui courent partout pour s'éloigner du chien, dix d'entre eux se sont jeter sur la pauvre femelle sans la permission du maître pour la caresser (ni de moi-même d'ailleurs!) une autre hurle juste à côté de la pauvre bête et d'autres jouent à "j'te touche rapidement au-dessus de la tête et je me barre". Je pense, franchement, en tout et pour tout que j'ai eu que six ou sept élèves qui sont restés calmement près de moi. C'est à ce moment-là que je me suis dit "Il y a un énorme problème". 

    En outre, lorsque je promène mes propres chiens, je constate que la plupart des personnes ne se comportent pas comme il faut avec les animaux. Je ne compte plus le nombre de fois où mon beagle se fait soulever dans les airs pour se faire papouiller sans me demander la permission. Alors que franchement, avec elle, aussi gentille soit-elle, on n'est pas à l'abri d'un accident. Mais encore une fois, si les gens manquent d'éducation ce sont les animaux qui trinquent. Injustice. 

    D'une part, cette objetisation de l'animal me dérangeait (et me dérange encore) fortement parce qu'on manque de respect envers lui. D'autre part, on met sa propre "sécurité" (à soi) en danger par ignorance. Pour un adulte c'est moins grave, s'il se fait mordre ce sont souvent les membres qui sont attaqués mais pour les enfants, comme ils sont à hauteur de la gueule du chien c'est le visage qui y passe. Cela, on l'accepte moins, même si le chien a envoyé de nombreux signaux et n'y est pour rien... 

     

    Donc, mon cerveau a fini par effectuer le lien : Laïka --> éduquer les enfants à respecter un animal et à l'approcher.

     

    La construction du projet. 

     

    Pour vous situez chronologiquement, l'idée a émergée aux environs du mois de février. Elle a fait son bout de chemin, jusqu'à ce que je considère vraiment le fait d'apporter mon animal en classe pour "éduquer les enfants". Ma chienne adore l'interaction avec les humains, c'est même son point fort, donc je respecte son bien-être. Je vais vous expliquer comment cela s'est déroulé. 

    A partir du moment où j'ai eu l'idée, j'ai fait mes recherches sur Internet, pour voir s'il existait une discipline canine au sein de la laquelle le chien servait de "médium" à l'activité. J'ai d'abord pensé au chien d'assistance, mais ceux-ci ne sont formés que pour aider les personnes en situation de handicap, ce qui n'est pas mon cas. Je finis par trouver une discipline : l'activité assistée par animal et donc je contacte l'ASBL Activ'dog. Je me renseigne un peu sur le processus : mon chien doit être testé socialement, médicalement et il y a une formation a suivre de six jours. Si mon chien échoue à l'un des tests il ne peut pas servir de chien d'assistance pour des activités. La formation me revient près de 600€, c'est un sacré investissement. Il faut que je sois certaine de mon coup. Je brise une première idée reçue qui consiste à penser qu'on intègre un animal dans un établissement scolaire en un claquement de doigt.

    Je prends rendez-vous avec ma direction (c'était dans le courant du mois d'avril) et lui explique le projet et mes motivations. Je ne vais pas vous mentir, soit ça passe, soit ça casse. Si vous êtes face à une personne réceptive et dog friendly  ça devrait le faire. Autrement, il va falloir se documenter en long, en large, en travers pour motiver encore plus votre projet. Je n'ai pas eu à le faire, ma direction a accepté sous certaines conditions : suivre la formation, tester l'animal, etc. Il en va s'en dire que j'étais ravie. Du coup, ma direction est allé demandé l'autorisation auprès du P.O, s'est renseigné près du service juridique pour les assurances, les dangers encourus... Voilà, rien dans la loi interdit l'intégration d'un animal en classe, comme ça vous le savez. J'ai de la chance, le P.O accepte le projet. 

    Du coup, je contacte l'ASBL, qui organise deux formations par an afin de m'y inscrire et j'inscris Laïka au testing du comportement. Laïka réussit ses tests, je suis inscrite pour la formation qui débute au mois d'octobre (on peut d'abord se former et ensuite faire tester le chien).

    Septembre arrive, la réunion de rentrée avec les parents également et là, j'attaque. Je leur présente mon projet sous toute ses coutures, la motivation que j'ai à le mener jusqu'au bout, l'investissement financier qu'il me demande, l'intérêt qu'il représente pour leurs enfants. Contre toute attente le projet est hyper bien reçu. Je suis aux anges. En même temps, dans mon flipbook de rentrée, il prenait trois pages. Idéalement on en profite pour se renseigner sur les allergies, mais ayant un chien hypoallergénique, la question ne se pose pas. 

    Du coup, là, maintenant, je suis en plein milieu de ma formation chez Activ'dog . Celle-ci se déroule le week-end (samedi et dimanche), de 9h à 17h, sans animal. C'est une formation purement théorique, avec une dame très expérimentée et documentée sur le chien. J'y apprends, avec beaucoup de regret, que le diplôme qui m'est décerné à la fin de la formation n'a aucune valeur légale car l'activité assistée par animal n'est pas une discipline "reconnue" légalement. Toutefois, si quelqu'un me le demande je peux le référer à l'ASBL, s'il veut vérifier ma formation.

    Simultanément, en classe, on va préparer la venue du chien. On va se documenter sur la race, mettre en place un projet "vente de biscuits" pour acheter le coussin de Laïka, sa gamelle, un jouet, des sacs à crotte... On va également créer un règlement propre au jour où Laïka sera là (le mercredi), organiser la tournante de la promenade,... Toutes ces choses-là. Mon horaire et mon horaire de surveillances sont entièrement aménagés en fonction de ce projet. 

      

    Les bénéfices que mes élèves devraient retirer du projet (d'après littérature).

     

    D'après plusieurs sources, voici tous les bénéfices qu'un chien a sur une personne : 

    - Incitatif à l’activité physique (promener et jouer avec le chien).

    - Une présence apaisante et réconfortante (un catalyseur émotionnel).

    - Il a une joie de vivre contagieuse.

    - Il est un catalyseur social, il favorise les échanges.

    - Il permet de développer la maitrise de soi et l’empathie.

    - Il améliore l’attention.

     

    A titre informatif :

     En lui donnant un bain, en le faisant marcher ou en le brossant l’enfant apprend à contrôler son impulsivité et à prodiguer des soins.

     A contrario, un enfant timide pourra se développer et s’affirmer en l’éduquant, en lui donnant des ordres, en lui enseignant des tours.

     Enfin, un enfant qui a peur, ou qui est sensible apprendra à apprivoiser ses peurs et à se désensibiliser.

     

    Voilà, c'est tout pour moi. Si vous avez des questions n'hésitez pas à les poser dans les commentaires :-) 


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